samedi 23 novembre 2013

LE DOUTE...

Louis Henri Cordier, Le Doute (1906)

Le doute permet de remettre en question les histoires que nous nous racontons sur nous. Toutes ses histoire qui commencent par " je suis pas fait pour ça " "j'ai jamais connu ça " ou "j'ai pas appris", "mon passé ne me le permet pas".
Doutons des croyances limitantes transmissent tout au long de la vie.
Nous sommes toutes et tous doués pour apprendre et changer quelque soit notre âge.
Doutons et testons des nouvelles croyances qui nous amènerons vers soi.
Nous sommes bien plus grandes et grands que nous croyons.

pour vous convaincre lisez ce conte :

Le conte du petit hérisson qui ne piquait pas de l'intérieur

Il était une fois un jeune hérisson pour qui la vie avait été difficile jusque là. La seule chose pour laquelle il semblait vraiment doué, c'était de se mettre en boule… De nombreuses attaques lui avaient appris à se protéger et il savait se faire tout rond plus vite que n'importe quel hérisson. A force de se faire agresser, il avait d'ailleurs fini par croire que tout le monde lui en voulait. Bien des êtres avaient essayé de s'en approcher et s'en étaient retournés tout meurtris. C'est qu'en plus, il avait aiguisé chacun de ses piquants et prenait même plaisir à attaquer le premier. Sans doute se sentait-il plus important ainsi…

Avec le temps, il était devenu très solitaire. Les autres se méfiaient de lui. Alors il se contentait de rêver à une vie meilleure ailleurs, ne sachant plus comment s'y prendre pour sortir de cette situation d'agression permanente.
Un jour qu'il se promenait toujours seul, non loin d'une habitation, il entendit une étrange conversation entre deux garçonnets.

" Tu sais, sur le dos il y a plein de piquants, mais mon père dit que le ventre est aussi doux que Caramel, tu sais, ma peluche préférée, disait le plus petit. 
J'aimerais bien voir ça ! - Moi, je sais où il se cache, dit l'autre, sous ces haies. "
"Tiens, se demanda notre ami à quatre pattes, ne seraient-ils pas en train de parler de moi ?

Ces paroles avaient excité sa curiosité. Était-il possible qu'il soit fait d'autre chose que des piquants ?
Il se cacha dans un coin et regarda son ventre. Il lui sembla faire ce mouvement pour la première fois. Il avait passé tellement de temps à s'occuper des petites épées sur son dos qu'il en avait oublié cette fourrure douce et chaude qui le tapissait en dessous.
" Mais oui, moi aussi je suis doux en dedans, constata-t-il avec étonnement. Doux dedans, doudedan, doudedan " chantonnait-il en sautillant d'une patte sur l'autre. Celles-ci le faisaient rebondir. Tiens, il avait aussi oublié le plaisir de danser. Car les hérissons dansent les soirs de lune, le saviez-vous ?

Tout en dansant, il s'était rapproché des deux garçons. Le plus grand disait à l'autre : 

" Les renards font pipi dessus pour les obliger à s'ouvrir. On pourrait bien en faire autant, comme ça on verrait… - Ah non ! dit le plus jeune. Je ne veux pas leur faire de mal. Ils sont très gentils. Il faut en apprivoiser un en lui apportant tous les jours un œuf. Les hérissons adorent les œufs. 
-D'accord, mais il faut d'abord en trouver un ! dit son compagnon. " 
Le petit animal tendait l'oreille. Cette histoire commençait à beaucoup l'intéresser. Comment ? il existait quelqu'un qui ne lui voulait pas de mal ! 
Après bien des péripéties que je vous laisse imaginer, et aussi des doutes, des hésitations, des peurs et des envies de fuir, notre ami Doudedan, c'est ainsi qu'il s'appelle lui-même, accepta de se laisser apprivoiser.
Il passa de moins en moins de temps en boule. Chaque jour il s'exerçait à montrer sa fourrure. Du coup elle devenait de plus en plus douce et soyeuse. Et ses piquants à force d'être délaissés finirent par s'émousser et devinrent de moins en moins piquants. 
Ah ! Que c'était bon d'avoir des amis… et aussi de se sentir si doux. 

A force d'apprendre à être doux, il avait même fini par rencontrer une compagne qui elle aussi avait un ventre très, très doux… et devinez ce qui arriva ?…

Auteur : Jacques Salomé, Contes à guérir, contes à grandir.




jeudi 21 novembre 2013

SI AVEC UN MENTAL ...



Si, avec un mental impur,
quelqu'un parle ou agit,
alors la douleur le suit
comme la route suit
le sabot du bœuf.

Si, avec un mental pur,
quelqu'un parle ou agit,
alors le bonheur le suit
comme l'ombre
qui jamais ne le quitte.
auteur : BOUDDHA

mercredi 20 novembre 2013

donner un sens




"Je dis simplement qu’il faut tout mettre en œuvre pour parvenir à tirer profit, même de la situation la plus destructrice.
J’insiste sur les épreuves parce que celles-ci restent inévitables.
Rien ne sert de discourir, d’épiloguer des heures durant sur la souffrance.
Il faut trouver des moyens pour l’éliminer et, si on ne le peut pas,
l’accepter, lui donner un sens."


Alexandre Jollien

lundi 18 novembre 2013

Apprendre à aimer la main ouverte ....



"Une personne compatissante, voyant un papillon lutter pour se libérer de son cocon, et voulant l'aider, écarta avec beaucoup de douceur les filaments pour dégager une ouverture. Le papillon libéré, sortit du cocon et battit des ailes mais ne put s'envoler.

Ce qu'ignorait cette personne compatissante, c'est "que c'est seulement au travers du combat pour la naissance que les ailes peuvent devenir suffisamment fortes pour l'envol. Sa Vie raccourcie, il la passa à terre. Jamais il ne connut la liberté, jamais il ne vécut réellement."

Apprendre à aimer la main ouverte est une toute autre démarche.

C'est un apprentissage qui a cheminé progressivement en moi, façonné dans les feux de la souffrance et les eaux de la patience.

J'apprends que je dois laisser libre quelqu'un que j'aime, parce que si je m'agrippe, si je m'attache, si j'essaie de contrôler, je perds ce que je tente de garder .

Si j'essaie de changer quelqu'un que j'aime, parce que je sens que je sais comment cette personne devrait être, je lui vole un droit précieux, le droit d'être responsable de sa propre vie, de ses propres choix, de sa propre façon de vivre.

Chaque fois que j'impose mon désir ou ma volonté, ou que j'essaie d'exercer un pouvoir sur une autre personne, je la dépossède de la pleine réalisation de sa croissance et de sa maturation. Je la brime et la contrecarre par mon acte de possession, même si mes intentions sont les meilleures.

Je peux brimer et blesser en agissant avec la plus grande bonté, pour protéger quelqu'un. Et une protection et une sollicitude excessives peuvent signifier à une autre personne plus éloquemment que des mots :

Tu es incapable de t'occuper de toi-même, je dois m'occuper de toi parce que tu m'appartiens. Je suis responsable de toi.

Au fur et à mesure de mon apprentissage et de ma pratique, je peux dire à quelqu'un que j'aime :

"Je t'aime, je t'estime, je te respecte et j'ai confiance en toi. Tu as en toi (ou tu peux développer) la force de devenir tout ce qu'il t'es possible de devenir, à condition que je ne me mette pas en travers de ton chemin.

Je t'aime, tant que je peux te laisser la liberté de marcher à côté de moi, dans la joie et dans la tristesse. Je partagerai tes larmes, mais je ne te demanderai pas de ne pas pleurer. Je répondrai si tu as besoin de moi, je prendrai soin de toi, je te réconforterai, mais je ne te soutiendrai pas quand tu pourras marcher tout seul. Je serai prête à être à tes côtés dans la peine et la solitude, mais je ne les éloignerai pas de toi.

Je m'efforcerai d'écouter ce que tu veux dire, avec tes paroles à toi, mais je ne serai pas toujours d'accord avec toi.

Parfois, je serais en colère, et quand je le serai, j'essaierai de te le dire franchement, de façon à ne pas avoir besoin d'être irritée de nos différences, ni de me brouiller avec toi. Je ne peux pas toujours être avec toi ou écouter ce que tu dis, parce qu'il y a des moments où je dois m'écouter moi-même, prendre soin de moi. Quand cela arrivera, je serai aussi sincère avec toi que je pourrai l'être."

J'apprends à dire cela à ceux que j'aime et qui sont importants pour moi, que ce soit avec des mots ou par ma façon d'être avec les autres et avec moi-même.

Voilà ce que j'appelle aimer la main ouverte.

Je ne peux pas toujours m'empêcher de mettre mes mains dans le cocon... mais j'y arrive mieux, beaucoup mieux depuis que je me respecte aussi.


Auteur : Ruth SANFORD