Louis Henri Cordier, Le Doute (1906)
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Le doute permet de remettre en question les
histoires que nous nous racontons sur nous. Toutes ses histoire qui commencent
par " je suis pas fait pour ça " "j'ai jamais connu ça " ou
"j'ai pas appris", "mon passé ne me le permet pas".
Doutons des croyances limitantes transmissent tout
au long de la vie.
Nous sommes toutes et tous doués pour apprendre et
changer quelque soit notre âge.
Doutons et testons des nouvelles croyances qui nous
amènerons vers soi.
Nous sommes bien plus grandes et grands que nous
croyons.
pour vous convaincre lisez ce conte :
Le conte du petit hérisson qui ne piquait pas de l'intérieur
Il était une fois un jeune hérisson pour
qui la vie avait été difficile jusque là. La seule chose pour laquelle il
semblait vraiment doué, c'était de se mettre en boule… De nombreuses attaques
lui avaient appris à se protéger et il savait se faire tout rond plus vite que
n'importe quel hérisson. A force de se faire agresser, il avait d'ailleurs fini
par croire que tout le monde lui en voulait. Bien des êtres avaient essayé de
s'en approcher et s'en étaient retournés tout meurtris. C'est qu'en plus, il
avait aiguisé chacun de ses piquants et prenait même plaisir à attaquer le
premier. Sans doute se sentait-il plus important ainsi…
Avec le temps, il était devenu très
solitaire. Les autres se méfiaient de lui. Alors il se contentait de rêver à
une vie meilleure ailleurs, ne sachant plus comment s'y prendre pour sortir de
cette situation d'agression permanente.
Un jour qu'il se promenait toujours seul,
non loin d'une habitation, il entendit une étrange conversation entre deux
garçonnets.
" Tu sais, sur le dos il y a plein de
piquants, mais mon père dit que le ventre est aussi doux que Caramel, tu sais,
ma peluche préférée, disait le plus petit.
J'aimerais bien voir ça ! - Moi, je sais
où il se cache, dit l'autre, sous ces haies. "
"Tiens, se demanda notre ami à quatre
pattes, ne seraient-ils pas en train de parler de moi ?
Ces paroles avaient excité sa curiosité.
Était-il possible qu'il soit fait d'autre chose que des piquants ?
Il se cacha dans un coin et regarda son
ventre. Il lui sembla faire ce mouvement pour la première fois. Il avait passé
tellement de temps à s'occuper des petites épées sur son dos qu'il en avait
oublié cette fourrure douce et chaude qui le tapissait en dessous.
" Mais oui, moi aussi je suis doux en
dedans, constata-t-il avec étonnement. Doux dedans, doudedan, doudedan "
chantonnait-il en sautillant d'une patte sur l'autre. Celles-ci le faisaient rebondir.
Tiens, il avait aussi oublié le plaisir de danser. Car les hérissons dansent
les soirs de lune, le saviez-vous ?
Tout en dansant, il s'était rapproché des
deux garçons. Le plus grand disait à l'autre :
" Les renards font pipi dessus pour
les obliger à s'ouvrir. On pourrait bien en faire autant, comme ça on verrait…
- Ah non ! dit le plus jeune. Je ne veux pas leur faire de mal. Ils sont très
gentils. Il faut en apprivoiser un en lui apportant tous les jours un œuf. Les
hérissons adorent les œufs.
-D'accord, mais il faut d'abord en trouver
un ! dit son compagnon. "
Le petit animal tendait l'oreille. Cette
histoire commençait à beaucoup l'intéresser. Comment ? il existait quelqu'un
qui ne lui voulait pas de mal !
Après bien des péripéties que je vous laisse
imaginer, et aussi des doutes, des hésitations, des peurs et des envies de
fuir, notre ami Doudedan, c'est ainsi qu'il s'appelle lui-même, accepta de se
laisser apprivoiser.
Il passa de moins en moins de temps en
boule. Chaque jour il s'exerçait à montrer sa fourrure. Du coup elle devenait
de plus en plus douce et soyeuse. Et ses piquants à force d'être délaissés
finirent par s'émousser et devinrent de moins en moins piquants.
Ah ! Que c'était bon d'avoir des amis… et
aussi de se sentir si doux.
A force d'apprendre à être doux, il avait
même fini par rencontrer une compagne qui elle aussi avait un ventre très, très
doux… et devinez ce qui arriva ?…
Auteur : Jacques Salomé, Contes à guérir, contes à
grandir.