samedi 14 septembre 2013

Soir d'été


Une tendre langueur s'étire dans l'espace ;
Sens-tu monter vers toi l'odeur de l'herbe lasse ?
Le vent mouillé du soir attriste le jardin ;
L'eau frissonne et s'écaille aux vagues du bassin
Et les choses ont l'air d'être toutes peureuses ;
Une étrange saveur vient des tiges juteuses.
Ta main retient la mienne, et pourtant tu sens bien
Que le mal de mon rêve et la douceur du tien
Nous ont fait brusquement étrangers l'un à l'autre ;
Quel cœur inconscient et faible que le nôtre,
Les feuilles qui jouaient dans les arbres ont froid
Vois-les se replier et trembler, l'ombre croît,
Ces fleurs ont un parfum aigu comme une lame...
Le douloureux passé se lève dans mon âme,
Et des fantômes chers marchent autour de toi.
L'hiver était meilleur, il me semble ; pourquoi
Faut-il que le printemps incessamment renaisse ?
Comme elle sera simple et brève, la jeunesse !...
Tout l'amour que l'on veut ne tient pas dans les mains ;
Il en reste toujours aux closes du chemin.
Viens, rentrons dans le calme obscur des chambres douces ;
Tu vois comme l'été durement nous repousse ;
Là-bas nous trouverons un peu de paix tous deux.
- Mais l'odeur de l'été reste dans tes cheveux
Et la langueur du jour en mon âme persiste :

Où pourrions-nous aller pour nous sentir moins tristes ?...

Anna de NOAILLES   (1876-1933)



mercredi 11 septembre 2013

Aide soignante, un métier de cœur....



Elle boutonne sa blouse comme chaque matin machinalement
Le soleil se lève à peine, elle s’étire un court moment
Après s’être lavé les mains soigneusement
La journée peut alors commencer, maintenant.

Elle frappe à la première porte et dit « bonjour »
Une voix timide lui répondra peut être en retour
Avec un sourire plein de tendresse et de bonté
Elle fera son devoir avec compassion et humilité.

Nettoyer, sécher, masser les peaux fragilisées
Par la maladie, le poids des années
Habiller, soulager et même rassurer
Les personnes qui ont besoin d’être aidées.

Elle frappe à la deuxième porte et recommence
Un visage s’illumine rien que par sa présence
Un baiser sur le front apaisera les craintes passagères
Les douleurs à calmer, seront pour l’infirmière.

Frictionner, parfumer, coiffer les visages abîmés
Que le temps, au fil des ans, a fini par rider
Parler, redonner confiance et dignité
Aux personnes que la vie a blessées.

Derrière chaque porte, il y a une personne à part entière
Un être humain unique, avec ses joies et ses colères
Qu’il osera exprimer si la complicité s’invite naturellement
Avec l’habitude de la voir arriver régulièrement.

Frotter, pommader, déshabiller les corps malmenés
Par les accidents, les pathologies, l’usure du passé
Sourire, écouter, essayer de comprendre simplement
Les personnes malades qui recherchent un encouragement.

Elle déboutonne sa bouse, comme chaque soir, machinalement
Le soleil se couche à peine, elle baille un moment,
Après un rapide « bonsoir » aux collègues fatiguées
Elle va pouvoir, elle aussi rentrer se reposer.

Aider aux devoirs, coucher les enfants et les embrasser
Finir la vaisselle, discuter avec son mari, le chouchouter,
Faire un dernier tour de l’appartement et tout vérifier
Elle finira aussi par aller se coucher.

Elle est aide-soignante, métier mal reconnu, et pourtant
Combien ses gestes quotidiens sont importants,
Car tous les trésors du monde n’ont pas la valeur
Des sourires qu’elle offre avec son cœur.

Isabelle Fj – aide soignante (revue l’Essentiel n°75, sep 2013 – FNAAS)





dimanche 8 septembre 2013

Fêtes de septembre à Charlieu.... une tradition ancestrale



 Pour ceux qui ne connaissent pas Charlieu et l'origine de sa renommée ; un petit rappel ...
Cité historique au nord du département de La Loire(42). Le Moyen-âge donne son titre de noblesse à Charlieu.
L’abbaye bénédictine, son narthex, son cloître, les vieilles maisons à pans de bois, l’hôtel de ville restauré et ses tapisseries d’Aubusson, l’église St Philibert et ses peintures sur bois, les rues piétonnes, le musée de la soierie et hospitalier et tout près, le couvent des cordeliers , les traces des anciens guichets (portes obligées pour rentrer au Moyen Age dans la cité et faire ainsi commerce et échanges) … Charlieu a su conserver et mettre en valeur ses multiples attraits !

LE CENTRE HISTORIQUE
La première mention du bourg de Charlieu date de 994. A cette époque là, la ville s'appelait Carus Locus (Cher Lieu). Il fut créé sous la protection de l'abbaye bénédictine dont il porte le nom, au carrefour de deux routes importantes (de Paris à Lyon et de la Saône à la Loire), également à la limite du duché de Bourgogne. Cette position stratégique amena les rois de France à prendre la cité sous leur protection, tel Philippe Auguste qui, en 1180, la fit fortifier. Ville prospère, elle est peuplée de marchands et d'artisans, tisserands bien souvent. Au XIIIè, les bourgeois édifient une église paroissiale, dédiée à St Philibert.

Au XVè, Charlieu joue un rôle important durant le conflit entre les Armagnacs (parti du roi) et les Bourguignons. C'est aussi l'époque où, le trafic routier se détournant, l'essor de la ville s'essouffle. Il reprendra avec l'implantation du tissage de la soie en 1827.

De cette riche histoire, la ville a conservé des maisons en pierre (XIIIè s.), de pittoresques maisons à pans de bois en encorbellements (XIVè-XVè) ou de style Renaissance et Classique.

L'église Saint Philibert:

L'église paroissiale St Philibert a été édifiée au début du XIIIè siècle dans un style gothique bourguignon dont le chevet plat est d'influence cistercienne. L'édifice primitif correspond au chœur actuel de l'église : l'avant-chœur, la nef et les bas-côtés furent édifiés au XIVè, les chapelles ajoutées aux XVIè-XVIè, les deux dernières travées en 1864. Sa restauration a été achevée au printemps 2001.
Vierge du XIIIè en pierre polychrome, piéta du XVIIè, sculptures de Castex des années 1920 sont à découvrir de même que les chapelles dédiées, au Moyen-âge, aux confréries de métiers, notamment celle dédiée à Notre-Dame de Septembre (fin XVIè), patronne des "tixiers" du Moyen-Age et des tisserands en soie du XIXè, encore célébrée chaque année en septembre.
Coup de cœur…
Les stalles de l'église St Philibert
L'église possède des stalles en bois sculpté polychrome du XVè qui sont une œuvre majeure présentant saints et apôtres tenant une phrase du credo.


Hôtel de ville : Ancien hôtel de la Ronzière

 La famille de LA RONZIERE est une des plus anciennes de Charlieu, connue dès le XVè siècle. Elle a exercé diverses fonctions dans le notariat, puis dans l’administration financière ou judiciaire, pour le roi ou les seigneurs bénédictins. Grands propriétaires, les de la Ronzière sont au XVIIe et XVIIIè siècles seigneurs d’Egrivay puis de la Douze.
Le Monument de l’Hôtel de Ville
Cet hôtel particulier a été construit au XVIIIè siècle, certainement sur des éléments plus anciens, avec cour et bâtiments plus importants. Au rez-de-chaussée, l’ancienne cuisine et sa cheminée. Un large escalier de pierre avec rampe en fer forgé conduit, au 1er étage à une salle de réception.
Coup de cœur
La salle des mariages est entièrement ornée sur trois de ses murs de magnifiques tapisseries d’Aubusson créées pour elle-même au XVIIIè siècle, et restaurées en 1999. Ces tapisseries reproduisent, avec la fantaisie souriante de ce siècle, des scènes villageoises de bergerie, de cabaret, d’escarpolette et de danse. Les impostes des portes sont peintes de compositions délicates relevant de l’art charmant de Boucher et Watteau.


LE MYSTERE MONASTIQUE   

Abbaye Bénédictine
Fondée vers 875 par des moines bénédictins venus de Touraine, l'abbaye de Charlieu est rattachée à Cluny vers 930, puis réduite en prieuré avant 1040.
Des fouilles ont permis de découvrir les fondations de trois églises construites sur le même emplacement aux IXè, Xè et XIè siècles. De cette dernière ne subsistent que la dernière travée, la façade et le narthex (porche) ajouté au début du XIIè. Son grand portail, dont la décoration s'inspire du Livre de l'Apocalypse, est un chef d'œuvre de l'art roman.
Le cloître actuel, de la fin du XVè, s'ouvre sur la salle capitulaire par une colonnade romane. De là, on accède à la chapelle du prieur (fin XVè). Deux musées (lapidaire et d'art religieux) ont également été aménagés dans le parloir et une ancienne cave. Par une porte monumentale crénelée, on pénètre dans la cour de l'Hôtel du Prieur (début XVIè).

Le Couvent des Cordeliers 

Vers 1280, après de nombreux démêlés avec les bénédictins de Charlieu, des franciscains fondent un
couvent à la limite de la ville, sur la paroisse de St Nizier-sous-Charlieu. Détruit vers 1360, pendant la Guerre de Cent Ans, le Couvent des Cordeliers fut reconstruit fin XIVè-début XVè. Occupé par des Frères Mineurs Conventuels, il fut fermé en 1792.
Ne subsistent aujourd'hui que l'église, la "bibliothèque" des religieux et surtout le cloître (fin XIVè). Celui-ci faillit cependant nous quitter : vendu en 1910 à un antiquaire parisien, il était destiné à être démonté et partir orner le court de tennis d'un milliardaire américain mais fut classé d'urgence.
Monument Historique.
L'église attenante (fin XIVè) est remarquable par sa charpente apparente en chêne datant de la fin du XVIIè et ses peintures murales des XIVè, XVè et XVIè siècles.
Coup de cœur…
Les vices et les vertus
Reconstruit dans les années 1370-1410, le grand cloître, de style gothique rayonnant, possède une décoration très soignée. Sa galerie nord en particulier s'orne de chapiteaux figuratifs représentant avec humour les vices (serpent à tête humaine pour l'hypocrisie, le voleur…) et les vertus (sagesse avec la chouette, pureté avec l'hermine…).

MUSEE DE LA SOIERIE
Depuis un siècle et demi, la ville de Charlieu est réputée pour ses exceptionnelles étoffes de soie
destinées à la Haute Couture et à l'ameublement haut de gamme.
En 1992, un Musée de la Soierie s'est installé dans l'ancien hôtel-Dieu de Charlieu, beau bâtiment du XVIIIè siècle.
La visite débute par un ensemble de machines textiles en état de marche, dont la plupart datent du XIXè. De luxueuses robes de soies anciennes ainsi que des échantillons de créations conçues pour la Haute Couture sont également présentés.
Une partie du musée est consacrée à la dernière Corporation des Tisserands en activité en France : celle de Charlieu qui organise tous les ans une fête unique et spectaculaire avec vente aux enchères de charges royales.
Par ailleurs, la boutique du musée propose des étoffes tissées à Charlieu, ainsi que de très nombreux articles en soie, vêtements et objets de décoration réalisés par son atelier.
A noter que le musée présente chaque année des expositions temporaires

MUSEE HOSPITALIER 
L'hôtel-Dieu de Charlieu se trouvait à l'origine dans l'enceinte de l'abbaye bénédictine de la ville où il accueillait, au Moyen-âge, pauvres et pèlerins. Au XVIIè siècle, il est situé dans la "Grand Rue" de Charlieu. Dès lors, ce sont des religieuses de l'Ordre de Ste Marthe qui prodigueront leurs soins aux malades.
L'hôtel-Dieu a fermé ses portes en 1981. C'est dans ses murs, un superbe édifice du XVIIIè, qu'a été créé le Musée Hospitalier : reconstitutions de salles datant de la fin du XIXè aux années 1950.
L'apothicairerie, classée Monument Historique, conserve ses belles boiseries du XVIIIè, ses tiroirs à plantes et un très bel ensemble de pots en faïence du XVIIIè à décor bleu.
La dimension religieuse des hôpitaux d'autrefois est évoquée notamment par la présence de la chapelle dont le magnifique retable en bois doré (classé Monument Historique) est visible du musée.




La Confrérie des Faiseurs d'andouilles de Charlieu
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LA CORPORATION DES TISSERANDS  
A la fin du Moyen-âge, les tisserands charliendins ont choisi pour patronne la Vierge qu’ils fêtaient le jour de sa Nativité, le 8 septembre, et qu’ils appelaient " Notre Dame de Septembre ".
La corporation des Tisserands (anticipation de ce que seront les syndicats) et dont la mention la plus ancienne est de 1542, est une des rares confréries médiévales de France existant encore à ce jour.
Supprimée sous la révolution, elle fut rétablie en 1805 et plus officiellement en 1811.
Ses statuts et ses comptes-rendus sont contenus dans le " Grand Livre " datant de 1865.
Comptant aujourd’hui plus de 300 membres cotisants, elle maintient toujours la fête de Notre-Dame de septembre et elle perpétue la charmante tradition des royautés.

Cette tradition qui était très répandue sous l’Ancien Régime, consiste à vendre chaque année, à l’issue de la messe et aux enchères publiques, des charges royales destinées à des enfants de 4 à 5 ans. C’est ainsi qu’un roi, une reine, un dauphin et une dauphine président aux différentes cérémonies des fêtes :
Pour les fêtes de 1996, La Corporation a inauguré une nouvelle bannière de soie réalisée selon la technique du patchwork qui a remplacée le drapeau en service depuis 1935.
Cette fête est aujourd'hui classée au patrimoine immatériel par l'UNESCO.

GRANDES FETES DE SEPTEMBRE
dont les Cérémonies de la corporation des Tisserands.
Ces fêtes sont organisées depuis la fin de la dernière guerre mondiale par un Comité de coordination des Fêtes de septembre qui regroupe des représentants de la municipalité et une dizaine d’association de Charlieu, dont la Corporation des Tisserands.
Ces fêtes sont avant tout religieuses car elles célèbrent ce jour-là – le deuxième dimanche du mois – la fête de la nativité de la vierge, patronne de la Corporation des Tisserands.
C’est le dimanche matin que se déroulent les différentes cérémonies présidées par le roi, la reine, le dauphin et la dauphine : procession solennelle de Notre Dame de Septembre (patronne de la cité),dépôt gerbe monument aux Morts, messe, enchères, défilés, …Ces enfants de 4 à 6 ans revêtent pour l’occasion un costume de soie blanche et bleue (couleurs de la Vierge) digne de leur rang.
C’est également le dimanche matin que les sociétaires de la Corporation se rendent au local pour acquérir la brioche autrefois appelée la " groue ".


Au fil des années, à ces manifestations traditionnelles et folkloriques, sont venues s'ajouter d'autres réjouissances: grands défilés animés par des sociétés musicales, des chars et de nombreux figurants, et surtout le "Grand Prix cycliste de la Soierie" qui accueillit autrefois Bobet, Darrigade ou Poulidor et demeure aujourd'hui une épreuve cycliste régionale importante.



Hélas cette année , malgré l'hommage prévu au ciel - puisque le thème de ce défilé était les 4 éléments
 (air,eau,terre,feu) - celui-ci n'a pas voulu être de la partie et la pluie de retour cet après midi et depuis incessante n'a pas permis aux promeneurs venus cependant nombreux d'admirer le travail des petites mains de la Tour des Dames si habillent à confectionner tous les ans des nouveautés pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Chaque année, il est permis dans cette après midi de septembre de prendre à partie le temps pour rejouer au roi et la reine, de se prendre pour une dame d'importance notoire et de rêver de ces braves chevaliers prêts à secourir la veuve et l'orphelin...


Cependant quelques irréductibles ont bravé la météo pour offrir de leur passion aux visiteurs des temps modernes.





La fête foraine s'est animée de sourires, de rires et de cris sur la Place Saint Philibert. Les attractions certes pas abondées (évitant ainsi la queue sous la pluie) ont offerts (contre espèces sonnantes et trébuchantes, il va sans dire) des moments d'insouciances et de frayeurs volontaires à nos chers bambins, nos ados et quelques adultes ayant gardés l'âme enfantine... si si ça existe, j'en fait partie...Il

va s'en dire qu'à tout ceci s'est mêlé les odeurs sucrées et fruitières des barbes à papa, des pommes d'amour, des gaufres, des crêpes à celles salées et " graisseuses"des frites, hot-dog et autres salés panini...Là tout le plaisir de la fête foraine...Mais je vous laisse feuilleter l'album photos, mélangé de photos personnelles et d'archives de la ville.

Bonne lecture, merci à vous de me suivre dans mes petits articles et moments de bonheurs dont je vous partage l'existence. Amitiés