Elle
boutonne sa blouse comme chaque matin machinalement
Le
soleil se lève à peine, elle s’étire un court moment
Après
s’être lavé les mains soigneusement
La
journée peut alors commencer, maintenant.
Elle
frappe à la première porte et dit « bonjour »
Une
voix timide lui répondra peut être en retour
Avec
un sourire plein de tendresse et de bonté
Elle
fera son devoir avec compassion et humilité.
Nettoyer,
sécher, masser les peaux fragilisées
Par
la maladie, le poids des années
Habiller,
soulager et même rassurer
Les
personnes qui ont besoin d’être aidées.
Elle
frappe à la deuxième porte et recommence
Un
visage s’illumine rien que par sa présence
Un
baiser sur le front apaisera les craintes passagères
Les
douleurs à calmer, seront pour l’infirmière.
Frictionner,
parfumer, coiffer les visages abîmés
Que
le temps, au fil des ans, a fini par rider
Parler,
redonner confiance et dignité
Aux
personnes que la vie a blessées.
Derrière
chaque porte, il y a une personne à part entière
Un
être humain unique, avec ses joies et ses colères
Qu’il
osera exprimer si la complicité s’invite naturellement
Avec
l’habitude de la voir arriver régulièrement.
Frotter,
pommader, déshabiller les corps malmenés
Par
les accidents, les pathologies, l’usure du passé
Sourire,
écouter, essayer de comprendre simplement
Les
personnes malades qui recherchent un encouragement.
Elle
déboutonne sa bouse, comme chaque soir, machinalement
Le
soleil se couche à peine, elle baille un moment,
Après
un rapide « bonsoir » aux collègues fatiguées
Elle
va pouvoir, elle aussi rentrer se reposer.
Aider
aux devoirs, coucher les enfants et les embrasser
Finir
la vaisselle, discuter avec son mari, le chouchouter,
Faire
un dernier tour de l’appartement et tout vérifier
Elle
finira aussi par aller se coucher.
Elle
est aide-soignante, métier mal reconnu, et pourtant
Combien
ses gestes quotidiens sont importants,
Car
tous les trésors du monde n’ont pas la valeur
Des
sourires qu’elle offre avec son cœur.
Isabelle
Fj – aide soignante (revue l’Essentiel n°75, sep 2013 – FNAAS)
Merci pour ce témoignage poétique réaliste...
RépondreSupprimerChristian
merci à toi d'être tout simplement là...
RépondreSupprimer