Tes
jours sombres et courts comme les jours d'automne,
Déclinent
comme l'ombre au penchant des coteaux ;
L'amitié
te trahit, la pitié t'abandonne,
Et
seule, tu descends le sentier des tombeaux.
Mais
la nature est là qui t'invite et qui t'aime ;
Plonge-toi
dans son sein qu'elle t'ouvre toujours :
Quand
tout change pour toi, la nature est la même,
Et
le même soleil se lève sur tes jours.
De
lumière et d'ombrage elle t'entoure encore :
Détache
ton amour des faux biens que tu perds ;
Adore
ici l'écho qu'adorait Pythagore,
Prête
avec lui l'oreille aux célestes concerts.
Suis
le jour dans le ciel, suis l'ombre sur la terre :
Dans
les plaines de l'air vole avec l'aquilon ;
Avec
le doux rayon de l'astre mystère,
Glisse
à travers les bois dans l'ombre du vallon.
Dieu,
pour le concevoir, a fait l'intelligence ;
Sous
la nature enfin découvre son auteur !
Une
voix à l'esprit parle dans son silence :
Qui
n'a pas entendu cette voix dans son cœur ?
Alphonse
de Lamartine, Méditations poétiques
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