jeudi 27 juin 2013

AMOUR quand tu nous tiens





 LES MYSTÈRES DE L’AMOUR
En amour, nous avons beaucoup de croyances, mais il n’existe qu’une seule certitude : nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un amour ! Ce qui explique que toute relation amoureuse est une relation à risques, car ni l’un (aimé ou aimant) ni l’autre (aimée ou amante) ne sait à l’avance combien durera son propre amour ou celui de l’autre.

Par contre nous pouvons découvrir les multiples visages de l’amour avec ses labyrinthes complexes et approcher quelques-uns de ses mystères. Ce qui ne nous sera d’ailleurs d’aucune aide pour mieux vivre nos sentiments après une perte ou une séparation ; mais nous invitera à mieux savourer et vivre au présent l’amour quand il est là entier et vivant en nous !

Certains amours s’éteignent d’un seul coup – la veille on aimait encore et ce matin on n’aime plus. Tout se passe comme si l’amour s’était évaporé, dissout, avait disparu soudainement de notre cœur, de nos émois, de nos désirs.

D’autres mettent du temps à mourir, ils s’épuisent, s’usent, s’altèrent, se dévitalisent et s’enfoncent doucement dans la morosité des jours.

Et d’autres au contraire s’accrochent tenacement, ne se découragent jamais, résistent à toutes les rebuffades, aux maltraitances et même aux trahisons, comme s’ils étaient persuadés qu’ils arriveront un jour à changer l’autre.

Il arrive aussi à certains amours d’être à éclipse. Ils disparaissent durant quelques années, puis ressurgissent vingt ans plus tard comme ressuscités. Ils sont à nouveau présents, avec une intensité telle qu’ils emportent tous les obstacles.

D’autres encore survivent bien après la disparition de l’aimé(e), se magnifient à son souvenir, se transforment en cathédrales, en temple ou en œuvre d’art, en adoration inépuisée.

Nous avons aussi une deuxième certitude : c’est que nous n’avons aucun pouvoir sur nos sentiments. Quand ils sont là, ils n’obéissent qu’à eux mêmes. On peut essayer de les raisonner, de les apaiser, on peut prendre cent fois la décision de ne plus aimer, d’oublier nos sentiments, de ne plus penser à l’aimé(e), tout cela est voué à l’échec, l’amour s’impose à nous avec ses propres lois.

Il arrive parfois qu’un nouvel amour déloge celui qui est en place, le réduise au silence et même le rejette dans les limbes de l’indifférence.

Tout amour peut ouvrir et agrandir notre cœur et aussi parfois le tordre, le déchirer de douleur. C’est à nous de veiller à l’accueillir, d’aménager un espace de vie qui lui donnera la place qu’il réclame, c’est à nous d’être à la fois humble et reconnaissant de sa présence en nous.

ON ME DIT QU'IL Y A DES AMOURS IMPOSSIBLES

« Il n’y a pas d’amours impossibles, du moins je n’en connais point. Il n’y a que des amours contrariées et violentées par des tiers, des règlements ou encore interdits par des tabous. Et ils sont plus nombreux qu’on ne peut l’imaginer. Des amours entravées par des peurs, dévoyées par des leurres, ballottées par des vents contraires. Freinées par des obstacles réels ou fantasmés, barrées par des écueils que l’on imagine pour soi, pour l’autre… Oui, il y en a beaucoup.
Il n’y a pas d’amours impossibles, car c’est justement l’une des grandes forces de l’amour d’être porteur d’une telle énergie. Il est capable de traverser beaucoup de difficultés, de s’opposer à des dangers sans noms, de vaincre toutes les oppositions ou de dépasser toutes les entraves. C’est vrai qu’il y a des amours fragilisées par le doute, blessées par des contradictions, dévoyées par des croyances ou encore assassinées par des certitudes erronées. C’est vrai qu’il y aussi des amours qui dérangent, qui inquiètent un entourage, menacent des proches qui vont se jeter dessus pour les déchiqueter. Des amours qui vont réveiller d’anciennes blessures mal cicatrisées et faire reculer, empêcher la rencontre avec un bonheur possible.
Il y a des obstacles, non au sentiment amoureux, mais à sa réalisation, à son épanouissement, et certains sont plus infranchissables que d’autres. Ceux en particulier qui relèvent d’une croyance religieuse, d’un parti pris politique, culturel… Aimer un soldat allemand en pleine Occupation est possible. Ce qui sera difficile, c’est d’aimer dans la sérénité, dans l’abandon et cette relation comportera des risques importants, en particulier pour la femme. Beaucoup de femmes (pourquoi seulement des femmes ?) ont payé cher le fait d’avoir transgressé cette impossibilité. Être professeur de français dans le midi de la France et aimer un Touareg rencontré lors d’un seul voyage au Hoggar, se voir ensuite trois semaines par an durant quinze ans… Depuis dix ans, attendre que l’Algérie cesse de se déchirer pour pouvoir revoir à nouveau son amour. C’est difficile, mais cela reste encore possible… Aimer une femme musulmane et vouloir construire sa vie avec elle, quand le père fait obstacle et demande à l’homme de se convertir, d’entrer dans ses croyances. Aimer une juive quand on est palestinien, une chinoise quand on vit au Yémen… n’est pas facile, mais nombreux sont ceux qui se sont confrontés à ces difficultés et les ont traversées.
L’âge, c’est-à-dire le décalage des âges entre l’un et l’autre, est parfois avancé, pour justifier les hésitations, pour se donner un alibi pour ne pas oser vivre un amour. Mais l’âge n’est pas un obstacle insurmontable pour ceux qui découvrent la réciprocité d’un sentiment. Le seul amour qui ne peut se vivre est l’amour incestueux, avec l’interdit d’avoir une relation sexuelle. Je me rappelle de cet homme déchiré, qui me disait avoir retrouvé sa sœur qu’il n’avait pas connu à l’âge de trente ans, et dont il était devenu profondément amoureux, sans pouvoir se défaire de ce sentiment. Il n’y a donc pas d’amours impossibles, mais seulement des relations amoureuses qui paraissent impossibles L’amour, outre qu’il est porteur d’une énergie rare, recèle quelques-uns des mystères de la vie qui lui donne une puissance inouïe dont la force nous émerveille sans nous surprendre quand nous en sommes les bénéficiaires. »

Textes  de Jacques Salomé

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